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Martine et Bruno Bruchet – Hostellerie du Grand Duc à Gincla (11) : « La Saint-Valentin c’est tous les jours… »

« L’amour donne des ailes… » dit l’adage. Et force est de constater qu’il se vérifie. En ce 14 février, nous ne pouvions faire l’impasse sur la fête des amoureux, période où bon nombre d’établissements affichent complet. A l’occasion de cette Saint-Valentin 2017, nous sommes partis à la rencontre d’un couple d’hôteliers restaurateurs audois, Martine et Bruno Bruchet, qui forme un binôme au travail et à la maison depuis plus de 40 ans. A travers leur expérience, ils nous prouvent qu’une histoire d’amour n’est pas incompatible avec la vie professionnelle. Bien au contraire, leur complicité n’a fait que croître au fur et à mesure du temps. Un joli exemple suivi par leur fille Sandrine qui travaille aujourd’hui à leurs côtés avec son mari Jérémie. Travailler ensemble pour le meilleur et non pas pour le pire, telle semble être la philosophie de la famille Bruchet.

A l’image de ce grand et puissant hibou, dont elle porte le nom, l’Hostellerie du Grand Duc se dresse majestueusement au coeur de Gincla, petit village de la haute vallée de l’Aude. Point de départ de nombreuses excursions vers les sites cathares, les abbayes romanes et les vignobles de la région, cette ancienne maison de maître de 1780, à l’abandon pendant des années, a été rachetée par la famille Bruchet dans les années 70. Depuis 1978, Martine et Bruno n’ont eu de cesse de la rénover afin d’en faire un lieu de quiétude où boiseries et vieilles pierres créent une ambiance chaleureuse : « c’était un pari fou à l’époque… nous étions si jeunes… nous nous sommes dit ça passe ou ça casse… le petit village de Gincla est situé au pied des Pyrénées audoises à une heure de Perpignan et de Carcassonne. Pour attirer la clientèle dans cet endroit perdu, il a fallu très vite opter pour la création de chambres d’hôtels. Nous sommes des bâtisseurs ! Nous faisons tout et ensemble ! Année après année, nous avons réhabilité cette vieille bâtisse nous-mêmes. Aujourd’hui, l’Hostellerie du Grand Duc compte 12 chambres aux styles variés allant du Louis XV au colonial en passant par le romantique ; un restaurant gastronomique proposant une cuisine raffinée avec une terrasse ombragée pour déjeuner ou dîner à la fraicheur du bassin. Nous pouvons également accueillir jusqu’à 80 personnes pour des séminaires ou des banquets ».

Si partager les mêmes aventures professionnelles peut sembler réjouissant, des règles élémentaires s’imposent : la première tient à la personnalité de l’un et de l’autre. Bien se connaitre se révèle indispensable. Savoir différencier la vie à la maison et les activités professionnelles en est une autre. Enfin une répartition claire des rôles est incontournable. A l’Hostellerie du Grand Duc, Bruno officie en cuisine depuis son ouverture. Depuis quelques années Sandrine, sa fille, est venue insuffler sa créativité pour proposer une carte qui change 3 fois dans la saison d’avril à novembre. Ensemble ils imaginent de nouveaux mets aux parfums de terroir planant entre terre et mer. Côté salle, Martine et son gendre Jérémie se répartissent les tâches entre le service et la sommellerie. Le secret de cette réussite : « comme nous le répétons souvent aux jeunes qui viennent travailler chez nous, le couple est très important dans la vie professionnelle. Ici on se consulte et on prend les décisions ensemble avec les enfants ! »

Saint-Valentin oblige, Martine et Bruno se sont prêtés à nos questions sur l’histoire de leur couple. A la lecture de leurs réponses, on devine qu’ils se connaissent sur le bout des doigts…

Racontez-nous votre rencontre…

Nous nous sommes rencontrés derrière une casserole ! Arrivée de mon Alsace natale, je suis venue à l’âge de 20 ans travailler Chez Planes, un hôtel restaurant situé à Saillagouse (66) en qualité de chef de rang. Bruno qui n’avait pas encore 18 ans était en cuisine. Nous sommes tombés amoureux. Depuis nous sommes comme des oiseaux, les « inséparables »… Comme le dit la légende, si l’un est blessé l’autre soulèvera son aile pour le soigner. En fait si l’un a une faiblesse l’autre le soutient et le réconforte. Si l’un meurt l’autre va se laisser mourir… le couple est important, particulièrement dans notre profession. Bruno et moi sommes complémentaires. J’ai beaucoup de caractère. A contrario, lui a un tempérament très calme, le tout donnant une relation équilibrée.

Quelle est sa plus grande qualité au travail ?

M : « Il est parfait ! C’est un travailleur hors pair toujours prêt à rendre service ! »

B : « C’est une bosseuse ! Elle fait preuve d’une grande ténacité. Quand elle veut quelque chose, elle fait tout pour l’obtenir ! »

Quel est son dessert préféré ?

M : « Il y en a deux. La tarte au citron et le baba au rhum »

B : « Martine n’est pas trop gourmande. Elle aime beaucoup les desserts à base de fruits. Je dirais une poire au vin ou des figues au vin.

Quel est son vin préféré ?

M : « Bruno boit peu d’alcool malgré ses origines bourguignonnes. Il apprécie cependant un Picon bière avec du sirop de citron »

B : « les blancs d’Alsace, sa région d’origine ainsi que les très bons whiskies ! »

Quelle Saint-Valentin vous a le plus marqué ?

M : « Avec Bruno la Saint-Valentin c’est tous les jours… tous les jours des surprises et des souvenirs… parmi celles qui m’ont le plus touché : une année il m’a emmené en balade dans une voiture de collection. Il m’a demandé de chercher quelque chose dans le vide-poche avant où se trouvait en fait une jolie boite avec un magnifique bracelet en or… »

B : « C’est tous les jours… mais chaque année j’essaie de lui concocter un petit quelque chose. Une année je l’ai emmené en promenade dans une vieille voiture de collection où j’avais au préalable caché un joli bijou en or dans la boite à gant. C’était un joli moment ! »

Propos recueillis par Annie Mitault

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